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Le Président Félix Tshisekedi favorable à un deuxième mandat

Kinshasa, 1er  juillet 2021 (ACP).- Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est dit favorable à un deuxième mandat qui va lui permettre  de concrétiser sa vision conforme aux attentes de la population, au cours d’une interview qu’il a accordée mardi, à une chaine internationale, à Goma où il séjourne depuis le  12 juin 2021.

« J’ai le droit de faire deux mandats, pourquoi m’arrêterais-je en chemin ? J’ai une vision pour ce pays, je veux la concrétiser. Si le peuple veut bien m’accorder ce second mandat, je poursuivrai ma mission. Et après, je passerai la main », a-t-il rassuré.

 Pour le Chef de l’Etat, il y a des progrès depuis qu’il est au pouvoir, mais le chemin reste encore très long.

« La corruption, dans notre pays, c’est presque un mode de vie ou une seconde nature depuis des décennies. Mettre fin à un tel fléau, aussi profondément enraciné, ne peut se faire en deux ans et demi ni même en un mandat », a-t-il souligné.

S’agissant des élections censées se tenir en 2023, il a assuré qu’il était pour « des élections les plus transparentes possibles ». Toutefois, a-t-il ajouté, le retard pris dans la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a rien à voir avec lui.

Il a, à cet effet, rappelé qu’il avait demandé aux différents acteurs, dont l’Église, des pistes de réflexion pour mener à bien la réforme de la CENI.

«Ce que je peux vous garantir, c’est que je souhaite les élections les plus transparentes possibles et que nous allons régler les problèmes de la CENI. Mais ce sont ses membres qui vont nous dire si les délais pourront être tenus ou non. S’ils sont respectés, tant mieux. S’ils ne le sont pas, tout le monde le verra et s’accordera sur la suite», a-t-il soutenu, ajoutant : Cela fait plus de trente ans que mon parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), se bat pour l’instauration d’un Etat de droit et pour des élections libres et transparentes. Ce n’est pas pour cracher aujourd’hui sur la mémoire de tous ceux qui ont lutté en ce sens, parfois au prix de leur vie.

L’Union sacrée est une union de bonnes intentions

A une question sur la stratégie de l’Union sacrée de la Nation, le Président Félix Tshisekedi a  précisé que l’Union sacrée n’est pas une nouvelle formation politique ni une nouvelle plateforme, mais plutôt une union de bonnes intentions,  qui, selon lui,  peut expliquer l’hétérogénéité de ses composantes.

«J’ai invité la classe politique à me rejoindre dans cette union-là sur la base des principes que je défends : la sécurité des populations, surtout dans l’Est ; l’amélioration du quotidien des Congolais ; la lutte contre la corruption, etc. L’Union sacrée a été créée pour nous permettre de mener les réformes attendues jusqu’à la fin de mon mandat», a-t-il dit.

Pour le reste, a-t-il poursuivi, ils aviseront au moment des élections (prévues en 2023).

«Ce n’est qu’à ce moment-là que nous évoquerons d’éventuelles coalitions, ainsi que les programmes et les ambitions des uns ou des autres. Aujourd’hui,  c’est le temps de l’action, pas celui des calculs politiques», a-t-il précisé.

Tout en affirmant qu’au sein de cette Union sacrée se trouvent inévitablement de futurs adversaires lors des prochaines élections, il a soutenu que c’est cela, la démocratie.

 «C’est cela, la démocratie et cela ne me gêne absolument pas, en tout cas tant que les règles sont respectées et que nous nous consacrons à notre mission. L’une des raisons qui nous ont poussés à la rupture avec le FCC, c’est justement le fait que leur objectif était de me faire échouer pour pouvoir placer l’un des leurs en 2023. Pareille logique, basée sur la seule défense de petits intérêts personnels au détriment de ceux de la population, ne pouvait qu’être sanctionnée. Je n’accepterai jamais que la RDC soit une nouvelle fois prise en otage par ses hommes politiques», a-t-il déclaré.

Il n’y a pas discordance entre Vital et moi

 A propos de la condamnation de son premier allié et ancien directeur de cabinet, Vital Kamerhe, le Chef de l’Etat a fait savoir qu’il y n’y a pas l’ombre d’une discordance entre eux.

 «Il n’y a pas l’ombre d’une discordance entre Vital et moi. Je n’ai fait aucun calcul et n’ai manipulé personne pour qu’il se trouve là où il est aujourd’hui. Si quelqu’un peut témoigner de ma sincérité, c’est bien lui. La reproche que je peux accepter, à la rigueur, de la part de certains de ses partisans, c’est de ne pas être intervenu pour empêcher la justice de faire son travail. Mais cela va à l’encontre de mes principes, puisque je suis pour une justice libre et indépendante», a-t-il souligné.

Le Chef de l’Etat s’est dit convaincu que Vital Kamerhe  rappellera à l’ordre ceux qui disent notamment qu’il est devenu son adversaire politique.

«Vital et moi, mais aussi nos proches, formions une famille unie. Quelques irresponsables au sein de son parti jouent avec le feu, je le déplore, je sais qu’il ne laissera pas longtemps cette situation prospérer et qu’il le rappellera à l’ordre  pour que notre coalition survive à l’épreuve de sa condamnation», a-t-il fait savoir.

Joseph Kabila n’est pas mon ennemi

Parlant de la fin de la coalition qui liait sa plateforme Cap pour le changement (CACH) à celui de son prédécesseur, Joseph Kabila, Front commun pour le Congo (FCC), le Chef de l’Etat a indiqué qu’il y avait entre elles une trop grande divergence de vues, tout simplement, mais Joseph Kabila n’est pas son ennemi.

«Nous nous sommes même récemment appelés pour nos anniversaires respectifs : nous sommes tous les deux nés en juin, lui le 4 et moi le 13. Mais, comme dans un couple, lorsque l’on n’est plus en accord sur les principes qui ont fondé une union, il faut se séparer, voilà tout», a-t-il dit.

Le Chef de l’Etat a précisé qu’il n’était pas d’accord avec lui sur plusieurs sujets qu’il estime fondamentaux, tels que l’indépendance de la justice ou la transparence dans la gestion des affaires de l’État.

«Lorsque j’ai constaté que les actes que je posais pour réformer la magistrature, l’un des piliers de l’état de droit, faisaient l’objet de toutes les manœuvres possibles et que certains cherchaient à ruiner nos efforts, j’ai compris que nous n’avions rien en commun. Tout ce que nous nous étions dit au départ, pour défendre un même programme et une même vision, n’était finalement que de la poudre aux yeux», a-t-il affirmé.

Appel aux partenaires à fournir des vaccins

S’agissant de la pandémie de COVID-19, le Chef de l’Etat a demandé aux partenaires de la RDC de fournir davantage d’efforts pour fournir  les vaccins mais aussi pour que l’on puisse permette de les produire sur le sol africain.

«Il y a aujourd’hui des raisons de s’inquiéter quand on observe la troisième vague et sa virulence. Nous n’avons même pas vacciné 10 % de notre population et nous avons besoins de plus des doses», a-t-il déploré.

Tout en indiquant que la pandémie a un impact négatif sur l’économie congolaise, il a fait savoir qu’elle a désorienté les autorités congolaises, les   contraignant dans l’urgence à revoir l’affectation des  ressources et des priorités.

Le Chef de l’Etat a cependant, remercié les institutions financières internationales ainsi que le Président Emmanuel Macron, pour des facilités qu’ils ont accordées.

«Cela a été un véritable bol d’air qui nous a permis de faire face», a-t-il reconnu. ACP/Fng/GGK.

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