Kinshasa, 03 aout 2021(ACP).-La cheffe du service de prévention de la malnutrition du Programme national de nutrition (PRONANUT), le Dr Irène Mushiya a déclaré mardi que vingt-sept mille (27.000) enfants de moins de deux ans meurent chaque année en République Démocratique du Congo suite au non-respect de l’Allaitement maternel exclusif (AME).
Le Dr Irène Mushiya l’a dit au cours d’un briefing organisé à l’intention des professionnels des médias membres du Réseau des journalistes amis de l’enfant (RJAE) à Kinshasa, en prévision de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel (SMAM) prévue en RDC du 10 au 17 aout 2021, sous le thème mondial : « L’allaitement maternel, une responsabilité partagée » et le thème sous régional pour l’Afrique « Plus fort avec le lait maternel uniquement ».
Elle a, dans son intervention axée sur la situation nutritionnelle en RDC avec focus sur l’allaitement, affirmé que dès sa naissance jusqu’à 6 mois l’enfant doit être allaité exclusivement au sein maternel. Elle a indiqué que le taux d’allaitement maternel exclusif en RDC a connu une légère évolution allant de 37% en 2010, 48 % en 2014 et 54 % entre 2017-2018, ajoutant que l’objectif est d’atteindre 80 % d’ici 2025.
Le Dr Mushiya a par ailleurs fait savoir que le non-respect de l’Allaitement maternel exclusif (AME) occasionne des conséquences graves dans la société, ajoutant que cette situation pourrait s’inverser si les pratiques relatives à l’AME sont respectées en RDC.
Car, a-t-elle dit, cette pratique d’Allaitement maternel exclusif génère des avantages et offrent un bon départ dans la vie pour chaque enfant, renforce le système immunitaire de l’enfant contre les maladies et réduit le risque de cancer des ovaires et du sein chez les femmes allaitantes.
Le Code congolais de commercialisation des substituts du lait maternel protège les nourrissons
Par ailleurs, Mme Césarine Kuwa du PRONANUT a, dans son exposé sur le Code congolais de commercialisation des substituts du lait maternel (CCC-SLM), fait savoir que celui-ci est inspiré du Code international de commercialisation des SLM de 1981 qui protège les nourrissons et les jeunes enfants contre la commercialisation inappropriée des substituts du lait maternel, des biberons et des tétines.
L’arrêté du ministre de la Santé du 28 mars 2006 portant Code congolais de commercialisation des substituts du lait maternel interdit la promotion, la publicité dans les medias, les réseaux sociaux et autres, le don et la vente des substituts du lait maternel, des autres produits lactés, des aliments de complément, des boissons présentées comme appropriées pour remplacer partiellement ou totalement le lait maternel chez les nourrissons avant l’âge de six mois.
Cependant, ce code encourage les professionnels de santé à protéger, à promouvoir et à soutenir l’allaitement maternel exclusif et à ne pas accepter les avantages en espèces ou en nature, des cadeaux, des équipements ou services offerts par les fabricants, distributeurs ou entreprises qui commercialisent les substituts du lait maternel ou d’autres aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants, a-t-elle dit.
Mme Césarine Kuwa a invité également les professionnels de santé à surveiller et à faire appliquer le Code congolais au sein de la communauté.
Auparavant, le directeur du PRONANUT, le Dr Bruno Bindamba Senge a souligné que l’allaitement maternel est une responsabilité partagée, c’est-à-dire que chaque personne au sein de la communauté a la responsabilité d’accompagner la femme dans cette pratique.
Il a aussi dit que la RDC fait partie de onze pays de la Sous-région Afrique subsaharienne qui ont encore des problèmes relatifs à l’allaitement maternel exclusif parce que les parents continuent à associer le lait maternel à d’autres substituts. C’est ainsi qu’il faut travailler davantage pour mettre fin à ces pratiques contraires à la promotion de l’allaitement maternel exclusif chez l’enfant de 0 à six mois, a-t-il soutenu. ACP/ZNG/KJI
