Kisangani, 24 février 2022 (ACP).- Charles Kumbatulu, Professeur Émérite et Docteur en langues et civilisations africaines à l’Université de Kisangani (UNIKIS), a alerté sur le danger que courent les langues maternelles africaines, dans une interview accordée à l’ACP en marge de la journée internationale de la langue maternelle célébrée le 21 février de chaque année.
Ces langues, a-t-il dit, sont des plus en plus négligées dans les milieux urbains, au profit de la langue française, ajoutant que la plupart de parents n’enseignent que le français à leurs enfants.
« Plus de 43 % de quelques 6 700 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition contre seulement une centaine qui est véritablement valorisée dans le système éducatif et dans le domaine public. Cela signifie que toutes les deux semaines, une langue disparaît pour toujours, emportant avec elle tout un patrimoine culturel », a-t-il fustigé.
Par ailleurs, le Pr Kumbatulu a déclaré que chaque langue est le reflet d’une culture, soulignant que les langues locales, en particulier les langues des minorités et des peuples autochtones, jouent un rôle primordial dans la préservation de la riche diversité culturelle mondiale.
Selon lui, elles permettent la transmission de la culture, des valeurs et du savoir traditionnel, ainsi que la promotion des développements durables, recommandant de ce fait aux parents de pratiquer et d’enseigner leurs langues maternelles aux progénitures.
Le thème retenu pour l’année 2022 est : « le rôle potentiel de la technologie pour faire progresser l’éducation multilingue et soutenir le développement d’un enseignement et d’un apprentissage de qualité pour tous ».
ACP/ODM/RNL/NKV/MNI/SGB/TKM/MMC