Kinshasa, 27 fév. 2022 (ACP).- Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a affirmé que la République démocratique du Congo a retrouvé, sous son égide, sa visibilité internationale, dans son discours d’ouverture de la 12ème conférence diplomatique de la RDC, placée sous le thème « La diplomatie au service du développement de la RDC et de la paix », tenue samedi à Kinshasa, dans la Salle des Conférences internationales du ministère des Affaires étrangères.
Le Chef de l’Etat l’a fait savoir en parlant de sa longue croisade diplomatique, à travers laquelle il a pu, non seulement rassurer les partenaires de la RDC sur les engagements pris et briser l’isolement diplomatique dans lequel sombrait le pays, mais aussi « ouvrir la voie à une nouvelle ère internationale et de partenariat économique mutuellement avantageux avec les investisseurs publics et privés ».
« A chaque fois que la cause l’exigera, je reprendrai le bâton pour porter haut la voix de la RDC et tirer profit des opportunités susceptibles de nous permettre d’optimiser la mise en valeur de nos immenses ressources naturelles, en vue du bien-être des populations congolaises », a-t-il insisté.
Pour lui, il s’agit d’une promesse qu’il a faite dans son discours d’investiture du 24 janvier 2019, rappelant que la RDC est ouverte au monde, sans exclusive, et que la RDC tend sa main à tout Etat qui est disposé à coopérer avec elle, dans l’intérêt mutuel des parties, et dans le respect des principes fondamentaux qui régissent les relations internationales.
« Reconnu comme l’un des pionniers du panafricanisme et cofondateur de la défunte OUA , devenu UA en 2002, notre pays n’entend point trahir sa vocation africaine reflétée par sa géographie et inscrite dans son histoire ainsi qu’à l’article 2017 de sa Constitution », a-t-il renchéri.
Le Président de la République à la tribune de la Salle des conférences internationales
Le Président de la République a, en outre, ajouté que depuis son arrivée au pouvoir, il s’est mis à restaurer la confiance dans les relations avec les voisins de la RDC ainsi qu’à développer une coopération multisectorielle bénéfique à nos peuples respectifs, à travers la conclusion d’accords bilatéraux et multilatéraux et la réalisation des projets d’intérêts communs.
« C’est dans cette optique que nous sommes en négociation avec l’Afrique de l’Est dont la majorité des membres sont frontaliers à notre pays et entretiennent d’intenses échanges commerciaux avec nous », a-t-il dit.
Les Etats de la sous région appelés à la solidarité
Le Président de la République a également appelé les Etats de la sous région à la solidarité et à éviter les conflits.
« Je suis convaincu qu’il est un devoir sacré pour tout Etat de notre sous région d’éviter tout acte générateur de tension et des conflits avec les autres ou d’en minimiser les risques », a déclaré le Chef de l’Etat, ajoutant qu’ « il est impensable qu’un pays de la sous région des Grands Lacs puisse prospérer dans la paix et dans la sécurité et se stabiliser durablement, tant que son voisin est en ébullition et ,surtout, si ce pays sert de base arrière à des groupes armés ou encore en devient le parrain ».
Se référant à la sagesse africaine, il a souligné : « lorsque la case du voisin brûle on ne peut rester indifférent. On l’assiste pour éteindre le feu, au risque d’être soi-même atteint par les flammes. Ni la RDC, ni ses voisins ne redessineront au grand jamais la carte du monde. Ce qui, par conséquent, nous condamne de vivre ensemble pour l’éternité ».
Pour le Chef de l’Etat congolais, l’avenir des peuples africains repose sur leur capacité de s’unir et de travailler à la transformation d’énormes potentialités naturelles dont regorgent leurs sous sols et leurs sols en richesses réelles profitables à tous les fils et filles du continent.
«Héritier de Simon Kimbang , de Joseph Kasa-Vubu , de Patrice Emery Lumumba, de Mobutu Sese-Seko , de Laurent Désiré Kabila et d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, figures emblématiques de la lutte héroïque de notre peuple pour la liberté, la justice, l’indépendance, l’unité nationale, la démocratie et l’Etat de droit, nous, Congolais, devons toujours être à la première ligne de combat pour l’unité de l’Afrique , son développement et son rayonnement dans le monde », a-t-il soutenu.
Opérations conjointes FARDC-UPDF pour assurer la paix
Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a, à cette occasion, précisé que les opérations militaires ciblées et concertées que mènent conjointement depuis le 30 novembre dernier, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), afin de neutraliser les groupes armés, les terroristes qui ravagent le Nord-est de notre pays et circulent le long des frontières que nous partageons avec l’Ouganda , plus précisément en Ituri et au Nord-Kivu, sont fondées sur les accords fondamentaux existant entre les deux pays, et les instruments juridiques pertinents de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ( CIRGL) dont les deux Etats sont membres.
Ces opérations, a-t-il ajouté, sont limitées dans le temps et ont pour principe de ne pas porter atteinte aux droits de l’homme.
« Chaque fois que de besoin, la RDC n’hésitera point d’organiser pareilles opérations ou de s’impliquer dans la mutualisation des forces avec ses voisins pour assurer la paix et la sécurité dans les Grands Lacs. Il ne peut autrement, au regard de l’appartenance de notre pays et nos voisins aux mêmes organisations sous-régionales comme la CIRGL, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et bientôt la Zone de libre-échange continentale africaine (SLECAF », a-t-il martelé.
Pour la mise en œuvre du plan de transition pour un retrait échelonné de la MONUSCO
Par ailleurs, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a, dans son allocution, demandé au gouvernement de la RDC de s’atteler à la mise en œuvre effective du plan de transition pour le retrait échelonné, responsable et durable de la MONUSCO de notre pays, pour qu’à l’échéance de 2024 convenue, l’Etat congolais assume pleinement la responsabilité de ses charges régaliennes.
Tout en indiquant que les congolais apprécient le travail accompli par l’ONU en RDC, à travers d’abord la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) devenue Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), le Président Félix Tshisekedi a relevé que « cette mission de maintien de la paix est la plus importante » en nombre de troupes ainsi qu’en termes de coût et de durée dans le monde.
« Il est essentiel que nous comprenions tous que la résolution des problèmes du Congo relève d’abord de la responsabilité des congolais eux-mêmes. Par conséquent, l’appui de la communauté internationale n’est pas la solution définitive à nos crises et ne peut se prolonger à l’infini, au risque d’anesthésier le dynamisme interne. Nous devons nous prendre en charge et promouvoir, nous-mêmes, les perspectives de paix et de stabilité institutionnelle durable », a-t-il martelé.
Le Premier ministre Sama Lukonde, les ministres membres du gouvernement, les chefs des corps constitués, les chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa et les ambassadeurs congolais en poste à l’étranger ont pris part à cette séance inaugurale de la 12ème conférence diplomatique de la RDC. ACP/Mat/Kab/May