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Kinshasa : l’écrivain Ngimbi Kalumvueziko fait découvrir Antoine Moundanda aux jeunes générations

Kinshasa, 23 mars 2022 (ACP) M. Ngimbi Kalumvueziko, écrivain et opérateur culturel vient de publier dans l’une de ses chroniques musicales le parcours de Antoine Moundanda, un des précurseur de la musique congolaise moderne à l’heure de la Rumba, patrimoine mondial immatériel  de l’humanité.

De ce dernier, il dit : « Antoine Moundanda était du Congo-Brazzaville, né en 1928 et mort en 2012. Il est reconnu chez lui comme un des précurseurs de la Rumba congolaise au même titre que Wendo Kolosoy en RDC, se distinguant particulièrement par l’introduction de la Sanza, un instrument de musique traditionnel plus connu sous le nom de Likembe ».

C’est en reconnaissance de cet effort de valorisation des instruments de musique ancestraux que l’UNESCO lui a décerné un prix spécial en 1954, devenant ainsi le tout premier musicien congolais des deux rives du fleuve Congo à recevoir un Prix international.

À Léopoldville (actuellement Kinshasa), où il est arrivé en 1953, Antoine Moundanda a intégré la maison d’édition Ngoma du Grec Nico Jeronimidis. Dans sa discographie, une œuvre, « Nzela ya Ndolo », sort du lot. C’est qu’elle se distingue par son thème et la profondeur de son message.

« Nzela ya Ndolo » est sorti en 1954, à l’apogée du pouvoir colonial, qui allait vite s’écrouler en quelques années seulement. En des mots simples, Antoine Moundanda décrit, comme sur une peinture, l’image du rigoureux et strict ordre colonial dans une ville, loin des villages où « règnent » des chefs coutumiers, médaillés. C’est sur la mésaventure d’un nouveau venu à Léopoldville que s’articule l’histoire qu’il relate, rapporte Ngimbi Kalumvueziko.

Après avoir réalisé un bon revenu, fruit de vente de divers articles de l’arrière-pays (poisson, viande boucanée, bananes, …), celui-ci a l’idée de déambuler dans cette ville qu’il ne connaît pas, à la recherche des plaisirs mondains. Où trouver une « compagne du jour ».

C’est pendant qu’il était plongé dans ses cogitations qu’il fut interpellé par des policiers pour un contrôle d’identité. Il n’avait rien sur lui. Il reçut des coups de matraque avant de se retrouver quelques instants après enfermé à la prison de Ndolo, vêtu de la tenue de prisonnier,… une chemise aux rayures, comme une vareuse de footballeur.

Un moralisateur de la société congolaise

Par ailleurs, Antoine Moundanda met en garde les jeunes gens qui arrivent en ville : « bokeba na bandumba » éviter les péripatéticiennes, et être toujours muni de ses pièces d’identité. A-t-il été entendu? Est-il qu’il a laissé une expression toujours en vogue, « Poto-Poto mboka monene, solo Kisasa poto moyindo » pour dire que Brazzaville, ici Poto Poto, est certes grand mais Kinshasa demeure la grande métropole noire,… l’Europe des Noirs », a-t-il chanté.

Ngimbi Kalumvueziko est auteur de plusieurs ouvrages et publications scientifiques, dont « Congolia, des histoires congolaises, des souvenirs et des chants qui parlent ». ACP/Kayu/OB/KJI/KMT/KAF

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