Kinshasa, 27 mai 2022 (ACP).-Le porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Shabia Mantoo, a déclaré vendredi, lors d’une conférence de presse au Palais des Nations à Genève, que son organisation est préoccupée par les besoins urgents de plus de 72000 personnes déplacées suite aux recrudescences des violences entre les FARDC et le M23 ces derniers jours dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC.
Selon le porte-parole, depuis le 19 mai, d’intenses combats secouent les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo, alors que des milices, se réclamant du mouvement armé M-23, affrontent les forces gouvernementales dans une confrontation qui se poursuit au Nord de la ville de Goma, chef-lieu de cette province.
Environ 170. 000 civils se sont déplacés, à plusieurs reprises, à cause de l’intensification des combats dans l’Est de la RDC, depuis novembre 2021, a-t-il rappelé, avant d’ajouter que cette dernière vague de violences a poussé des dizaines de milliers de personnes à quitter leur foyer pour se réfugier ailleurs.
Près de 7.000 ont franchi la frontière vers l’Ouganda ces derniers jours
« La semaine dernière, quelque 7000 personnes auraient également franchi la frontière vers l’Ouganda voisin, un pays qui a déjà accueilli plus de 1,5 million de réfugiés. Les femmes et les jeunes filles sont exposées aux violences sexuelles, notamment aux viols, menaces physiques et extorsions par les parties au conflit », a renseigné le porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, confirmant également que de nombreux enfants ont été séparés de leurs familles, lesquelles ont dû abandonner leurs champs et commerces au risque de connaître des pertes de leurs biens.
Il a indiqué que ces familles déplacées sont confrontées aux problèmes d’abri, de procuration des articles de première nécessité et d’eau potable, s’exposant aux maladies comme le choléra, le paludisme et autres.
Selon la source, les combats sont survenus au moment où les communautés, précédemment déplacées par l’insécurité dans la région, avaient timidement commencé à rentrer chez elles et à reconstruire leurs vies.
« Alors que le HCR avait déjà pris des mesures en avril pour fournir une aide indispensable, sous forme de couvertures, de matelas et de savon à plus de 2900 personnes vulnérables déplacées, dans les localités de Rutshuru et de Kiwanja, a déclaré le porte-parole, des milliers d’autres personnes viennent à nouveau connaître le déplacement », a regretté le porte-parole, Shabia Mantoo.
Les besoins dépassent largement l’aide disponible et l’accès humanitaire, la région est gravement entravée par la violence d’au-moins 1,9 million de personnes déplacées dans le Nord-Kivu.
La RDC compte environ 5,6 millions de déplacés internes
D’après les statistiques du HCR, la RDC compte 5,6 millions de déplacés internes, et connaît la plus grave crise de déplacement interne en Afrique. Ce Programme, en Ouganda, travaille en partenariat avec d’autres acteurs humanitaires, et fournit une aide d’urgence aux 25 000 Congolais qui ont traversé la frontière de la RDC depuis le 28 mars dernier et accueillis dans les installations du HCR.
Pour renforcer son action de protection et sa réponse humanitaire au Nord-Kivu, soutient la source, le HCR requiert d’urgence 5 millions de dollars Us, renseignant par la même occasion que « Nos besoins financiers à travers la RDC restent très importants, avec seulement 16% des 225 millions de dollars nécessaires qui sont couverts. En Ouganda, le HCR et ses partenaires ont récemment lancé un appel de 47,8 millions de dollars Us pour répondre aux besoins critiques des milliers de réfugiés qui sont arrivés dans ce pays cette année, dont environ 35 millions de dollars Us pour les nouveaux arrivants en provenance de la RDC ». ACP/ODM/RNL/NKV/SGB
