Kinshasa, 05 décembre 2022 (ACP).- Les constructions anarchiques, associées au déboisement, constituent l’une des causes des inondations et des chaleurs intenses à Kinshasa, a fait savoir lundi le chef de service des prévisions météorologiques de la METELSAT, Augustin Tagisabo, au cours d’un entretien avec l’ACP.
« Le plan cadastral actuel ne respecte pas les conditions environnementales. Des maisons en étages construites avec plusieurs versants entraînent d’écoulements intenses d’eau. Lorsque ces eaux ne sont pas canalisées, elles provoquent des ruissellements, avec comme conséquences des inondations ou des érosions », a-t-il expliqué.
« Ces constructions en étages empêchent également la circulation normale de la rose des vents. Elles changent la direction de l’air. Ce qui amène des chaleurs intenses », a poursuivi M. Tagisabo. Il a dit que la végétation (les pelouses, les arbres) dans les parcelles atténue l’impact des catastrophes dues aux pluies.
« Les impacts du changement climatique se font souvent sentir à travers l’eau, la sécheresse plus intense et fréquente, les inondations plus extrêmes et les précipitations saisonnières plus irrégulières avec des effets sur les économies et l’environnement ».
« Les données climatologiques, hydrauliques et météorologiques doivent intervenir dans plusieurs secteurs, notamment la santé, l’urbanisation ainsi que l’agriculture et la pêche », a-t-il fait savoir. Il a invité les autorités à consulter les services de la METELSAT dans la construction des routes.
Les huit dernières années risquent d’être déclarées les plus chaudes jamais vécues par l’humanité
Le chef de services météorologiques a, par ailleurs, indiqué que l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié en novembre dernier un rapport renseignant que les huit dernières années (2015 à 2022) risquent d’être déclarées comme étant des années les plus chaudes jamais enregistrées. Ce qui marque une accélération du réchauffement de la planète.
Chaque année, a-t-il enchéri, ce document est actualisé avec les dernières données sur les indicateurs climatiques clés, notamment les températures, le niveau de la mer et l’impact des phénomènes extrêmes. La version provisoire de 2022 fait notamment état d’une accélération sans précédent du rythme d’élévation du niveau de l’océan, qui a augmenté de plus d’un centimètre depuis janvier 2020.
« De nombreux événements climatiques extrêmes ont été observés en 2022, notamment une sécheresse persistante qui aggrave l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est et des pluies abondantes qui amènent des graves inondations en RDC », a-t-il précisé. ACP/KHM/ODM/KMT