Kinshasa, 09 Décembre 2022 (ACP).- La ministre d’Etat en charge de la Justice, Rose Mutombo, a dénoncé la corruption comme un mode de financement des conflits armés, dans son message, jeudi, à la Nationn à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre ce fléau.
« La corruption alimente les conflits et entrave les processus de paix en sapant l’Etat de droit, en aggravant la pauvreté, en facilitant l’utilisation illicite des ressources et en assurant le financement des conflits armés », a-t-elle déclaré. « La corruption, on ne le dira jamais assez, favorise le détournement des fonds destinés aux services essentiels comme les soins de santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable, l’assainissement et le logement et empêche ainsi l’Etat de garantir aux plus vulnérables un meilleur accès aux services sociaux de base, favorisant de ce fait l’exclusion, source potentielle d’instabilité et de conflits », a renchéri la ministre Rose Mutombo. Elle a relevé, en outre, que c’est un obstacle de taille pour le développement, qui a un impact négatif sur les différents secteurs de la vie d’un pays.
La Journée internationale de lutte contre la corruption est célébrée le 9 décembre de chaque année. Le thème retenu pour l’année 2022 est : « Unir le monde contre la corruption pour le développement, la paix et la sécurité », signale-t-on. Instituée par la Résolution 58/4 de l’Assemblée générale des Nations-Unies du 31 octobre 2003, cette journée est dédiée d’une part à la sensibilisation des populations sur les méfaits de la corruption et, d’autre part, à l’interpellation des pouvoirs publics sur leurs rôles et responsabilités dans la lutte contre ce fléau.
Un cadre légal et institutionnel destiné à combattre la corruption
Par ailleurs, la ministre d’Etat en charge de la Justice Rose Mutombo a souligné que la RDC est engagée depuis des années dans la lutte contre la corruption grâce à un cadre légal et institutionnel destiné à la combattre.
« Le Président de la République, Félix Tshisekedi a clairement manifesté, dès son accession à la magistrature suprême, sa volonté inébranlable de lutter contre ce fléau par la création de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption, la redynamisation de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes, la mise en place de la Coordination pour le changement des mentalités et de la Cellule du climat des affaires au sein de la Présidence de la République », a-t-elle dit.
La synergie de ces institutions avec celles existantes telles que l’Observatoire de surveillance de la corruption et de l’Ethique professionnelle (OSCEP), l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) et la Cellule nationale de renseignements financiers, sont un gage d’espoir pour l’éradication de la corruption dans le pays, a-t-elle renchéri. Rose Mutombo a, enfin, exhorté les responsables étatiques, à quelque niveau que ce soit, à s’engager à faire reculer la corruption en adoptant un code éthique exemplaire et en ayant le courage de prendre des mesures disciplinaires pour bannir l’impunité.
Aux acteurs non étatiques, particulièrement les organisations de la société civile dans toutes leurs diversités, elle a recommandé de s’investir dans l’éveil des consciences contre l’impunité et la corruption, tout en invitant les acteurs judiciaires à remplir pleinement leur rôle pour sanctionner sévèrement les auteurs de ces actes ignobles. ACP/Pub/May